Une étude menée par DILAM GROUP SA du 15 au 23 octobre 2025 sur la perception et la satisfaction des populations vis-à-vis de la Délégation Générale à l’Entreprenariat Rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ) révèle un constat contrasté : si la mission de la DER reste jugée pertinente, son fonctionnement est largement critiqué par la majorité des Sénégalais interrogés.
Une étude pour comprendre le ressenti des citoyens
Créée en 2017, la DER/FJ a pour ambition de soutenir l’entrepreneuriat féminin et juvénile à travers le financement et l’accompagnement de projets.
Mais selon l’étude, de nombreux porteurs de projets dénoncent un manque de transparence et d’équité dans la gestion des financements. Sur les 230 répondants issus de différentes régions du pays, 78 % ont déjà déposé un dossier auprès de la DER, mais seuls 28 % ont obtenu un financement, partiel dans tous les cas.
Un profil dominé par les femmes et les jeunes
Les femmes représentent 87 % de l’échantillon, confirmant leur forte présence parmi les bénéficiaires potentiels.
La tranche d’âge 35-44 ans est la plus représentée (43 %), et 59 % des répondants ont un niveau d’instruction au moins secondaire.
Les projets soumis concernent principalement l’agriculture, le commerce et l’élevage, traduisant une concentration sur les secteurs primaires et informels.
Des critiques fortes sur la gestion
Les résultats sont sans appel :
- Aucun porteur de projet n’a obtenu le financement total demandé ;
- 90 % des répondants estiment que la DER est influencée par la politique ;
- 77 % jugent les critères de sélection flous et non transparents ;
- 100 % des bénéficiaires partiels déclarent n’avoir bénéficié d’aucun suivi post-financement.
La communication institutionnelle est également pointée du doigt : près de 80 % des participants la jugent insatisfaisante.
Les citoyens déplorent un manque d’informations claires sur les délais, les critères de sélection et le traitement des dossiers.
Une mission reconnue mais un mode de fonctionnement contesté
Malgré ces critiques, 78 % des répondants reconnaissent la pertinence de la DER/FJ dans sa mission d’appui à l’entrepreneuriat, signe d’un attachement réel à son objectif initial.
Cependant, 71 % des participants réclament une réforme en profondeur pour restaurer la confiance et garantir plus de transparence.
Les recommandations clés des citoyens
Les participants ont formulé plusieurs propositions pour améliorer la performance de la DER :
- Dépolitiser la gestion des financements et confier la sélection à des comités indépendants.
- Publier les critères de sélection et la liste des projets retenus.
- Décentraliser les guichets DER au niveau communal pour plus de proximité.
- Former les porteurs de projets avant et après le financement.
- Améliorer la communication, notamment en langues nationales et sur les plateformes numériques.
Vers une refondation de la DER/FJ ?
Au terme de cette évaluation, l’étude met en lumière une crise de confiance entre la DER et les citoyens.
Avec 92 % d’insatisfaction globale, les populations appellent non pas à la suppression, mais à la refondation de cette structure stratégique.
Selon DILAM GROUP SA, la DER/FJ conserve une légitimité forte dans le paysage économique sénégalais, mais sa crédibilité dépend désormais d’une réforme de gouvernance, d’une meilleure transparence et d’un accompagnement de proximité.
OPINESEN / DILAM GROUP

