L’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), composée de huit États membres – Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo – partage une monnaie commune, le franc CFA, ainsi qu’une politique monétaire unifiée dirigée par la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Ces pays présentent des caractéristiques économiques similaires, mais chaque État connaît des dynamiques propres. Cet article propose un aperçu global des indicateurs économiques de l’UEMOA, avec un accent particulier sur le Sénégal.
- Croissance économique dans l’UEMOA
Selon les données récentes de la BCEAO et des institutions financières internationales, la croissance économique au sein de l’UEMOA est restée globalement positive malgré les chocs mondiaux (COVID-19, guerre en Ukraine, inflation mondiale). En 2023, la croissance moyenne de l’Union était estimée à 5,7 %, tirée principalement par les investissements publics, les réformes structurelles et la résilience des secteurs agricoles et miniers. - Inflation et stabilité des prix
L’inflation, bien que contenue grâce à l’ancrage du franc CFA à l’euro, a connu des hausses temporaires dans certains pays. En 2023, l’inflation moyenne dans l’UEMOA était autour de 3,5 %, ce qui reste dans la norme communautaire (inférieure à 3 % sur une base annuelle), mais supérieure aux niveaux d’avant 2020. Cette inflation est surtout due à l’augmentation des prix des produits alimentaires importés et des carburants. 
- Focus sur le Sénégal
Croissance économique
Le Sénégal affiche l’un des meilleurs profils économiques de l’UEMOA. En 2023, le taux de croissance du PIB réel est estimé à 4,7 %, avec une prévision dépassant 8 % en 2025, grâce à l’exploitation imminente du pétrole et du gaz offshore (Grand Tortue Ahmeyim et Sangomar). Le Plan Sénégal Émergent (PSE) continue de structurer l’action économique du gouvernement, axée sur l’industrialisation, les infrastructures, l’énergie et l’agriculture.
Inflation et pouvoir d’achat
Le Sénégal a connu une inflation modérée mais persistante, atteignant environ 5,8 % en 2023, principalement alimentée par les tensions sur les prix des denrées alimentaires. Le gouvernement a mis en œuvre des subventions ciblées et des politiques de soutien à la consommation pour atténuer les effets sur les ménages.
Balance commerciale et investissement
Le Sénégal importe plus qu’il n’exporte, générant un déficit commercial chronique. Toutefois, l’arrivée des ressources naturelles et la diversification industrielle devraient améliorer la balance commerciale à moyen terme. Le pays reste un pôle d’attraction des IDE (investissements directs étrangers), notamment dans les secteurs des infrastructures, de l’énergie et des TIC.
Chômage et emploi
Le chômage, en particulier chez les jeunes, demeure un défi majeur. Le taux officiel est autour de 20 %, bien que le sous-emploi soit plus répandu. Le gouvernement s’est engagé à promouvoir l’emploi des jeunes via des programmes comme « Xëyu Ndaw Ñi ». 
- Défis communs aux pays de l’UEMOA
Malgré une croissance relativement robuste, les pays de l’UEMOA font face à plusieurs défis :
• Dépendance aux matières premières
• Insécurité dans certaines régions (notamment au Sahel)
• Faiblesse des systèmes éducatifs et de santé
• Vulnérabilité climatique
• Faible transformation locale des produits agricoles - Perspectives économiques
Les perspectives pour les pays de l’UEMOA sont globalement positives, avec une croissance attendue de 6 % en moyenne d’ici 2026, portée par les réformes structurelles, l’intégration régionale accrue, l’industrialisation, et les projets d’énergie et d’infrastructure.
Pour le Sénégal, les prochaines années s’annoncent stratégiques, avec une transformation possible de son économie grâce à l’entrée dans le cercle des pays producteurs d’hydrocarbures. Toutefois, la bonne gouvernance, la transparence dans la gestion des ressources, et l’inclusion économique seront les clés pour traduire cette croissance en développement durable.
Conclusion
L’UEMOA représente une région dynamique au sein de l’Afrique de l’Ouest, avec un potentiel de croissance considérable. Le Sénégal, en particulier, est à la croisée des chemins économiques, avec des atouts notables et des défis à relever pour concrétiser son ambition d’émergence. La gestion rigoureuse des politiques macroéconomiques, la stabilité institutionnelle et la cohésion sociale seront essentielles pour transformer les indicateurs économiques favorables en amélioration concrète du bien-être des populations.
OPINESEN